Bigor artiste

Michel COURY (71/12), qui a participé à la réalisation de ce site par ses envois, ses recherches et ses conseils sans oublier son humour, a aussi une âme de poète et un coup de crayon comme vous pourrez le constater ci-dessous.
Michel, je profite de cette rubrique pour te remercier...

Une auberge
Vivement la s'maine prochaine à la Saint Paterne !
On espère s'en fourrer du bon et du copieux,
Pas d'rata mili mini à Saulx les chartreux :
Du fin dans la gamelle, boissons à la citerne !
Le long de l'autoroute c'est un bath de « Routiers »,
T'nu par Francine et Jean (un Bigor bien fameux )
Qui raconte ses campagnes, ‘peine arrivé chez eux.
Il a sauvé la France, en est rev'nu entier !
Avec un p'tit galon, et l'insigne d'la Colo.
Face aux Rouges, dans le froid, dans son treillis de toile,
Baïonnette au canon sous le ciel froid d'étoiles,
Magnifique artilleur fier sous son calot.

Ce poème, qui, tel un "pélot" nous va droit au coeur, écrit dans un style "Colo" avec le sens de l'humour qui va avec, n'est pas un coup d'essai pour Michel COURY.

En effet, Michel a eu, à plusieurs reprises, l'occasion de rendre hommage à nos Soldats dans différentes publications d'associations d'Anciens Combattants, avec un talent certain.
Les poèmes, ci-après, ont été écrits spécialement par Michel COURY pour nous tous, Anciens du R.A.C.M. et des 8ème et 9ème RAMa.

R.A.C.M. / 9° R.AMa.

Dans les plis du Drapeau : Maroc, Toulon, Indo !
Déjà la Marne les canons des Bigors; Encore,
Ile d'Elbe, Mulhouse, Rhin, le Reich : L'Ancre d'or
S'est couverte de Gloire au clairon crescendo.

Ce régiment dissous nous en fait héritiers.
Il faut verser le sang bientôt dans les Aurès,
Une guerre de police faite sans vraiment d'allégresse.
La Saar, garde vers l'Est, trente hivers entiers.

J'ai connu des Anciens qui ont écrit ces pages,
Coloniaux, Résistants, des rizières, de l'Atlas.
Ils dorment dans nos mémoires, et je le sais, hélas,
Disparaîtront un jour dans la brume des âges.

Pour vivre heureux, vivons cachés... pour le coup, c'est râpé ! (dessin de RICOU)

Vingt ans

Quand on avait vingt ans on n'comptait pas pour rien,
En plus de nos 105 au pays des Ariens
Derrière nous nos Marins y z'avaient des missiles,
Qui rendaient pour Ivan les rêves moins faciles.

Avec nos MAS 50 on était invincibles,
Aussi qu'pour les Popov on n'était pas des cibles.
Encore, Saarburg ou Trèves, c'était des coins peinards,
Loin du mur de Berlin. Une région à pinard.

Pas malheureux du tout qu'on s'trouvait dans ces murs,
On y mangeait pas fin, mais assez, sans bromure.
Pour les gars z'appelés, engagés et rampouilles
Jouaient pas les César, ne cherchaient pas de pouilles.

A l'extinction des feux, parfois un coup d'Calgon,
Mais rarement Bigor tu sortais de tes gonds.
Tu v'nais de péter 100, ça fait des souvenirs.
Des Bigors outre-mer, eux, n'ont pu revenir.

Larme à l'oeil

Des fois je me relis et j'ai la larme à l'œil
Décrivant tant de Gloire au fond de mon fauteuil.
Un peu comme le sergent qui ordonne « le ton »,
Soudain coule de l'encre en vers de mirliton.

Je n'ai aucun mérite, c'est même un peu fastoche.
Les rimes suivent les pieds; je n'ai pas la pétoche
Lorsque la compagnie s'enfonce dans la mitraille,
Ce n'est que du virtuel, j'risque pas mes entrailles.

J'ai pas connu les risques, mon flingo à la main,
Encaserné en paix, occupant les Germains.
Frère Bigor, disparu défendant nos Couleurs,
Je te salue, respects, et dépose une fleur.

Notre site internet.

Voyez comme il est beau le site du régiment,
Y a tant d'amour là d'dans, et tant de savoir faire !
On s'y souvient que jeunes on a sauvé la France.
Retrouvant des Anciens, de joyeux tutoiements.
C'est grâce au Ouèbemaster, qui connaît son affaire.
Jean, de mille amitiés on te fait l'assurance.

C'était pas tous les jours de brillantes parades !
Les mains dans le cambouis, ou portant les pélots.
On se caillait les noix là-haut sur le plateau !
Les bières ne laissaient pas nos amitiés en rade,
Si loin était la perm', n'aurait pas suffi l'eau !
Allez, c'était peinard ! Regardons les photos.

On y retrouve moins de nos prédécesseurs,
Qui étaient aux Aurès, en y risquant leurs vies.
Devant nos cinq tombes, je m'incline avec toi
Sous le soleil d'Afrique de ces temps de noirceur.
Eux ils ont combattu; nous autres aurons servi.
Maison des souvenirs dont virtuel est le toit.

Danonville (Loiret)
...ou quand le diable est vieux, il se fait ermite.

Même qu'à Engenville y z' en ont pas voulu
Ils les ont repoussés en un lieu-dit lointain
Où foin d'épicerie, on trouve pas d'petits Lu.
Le maire s'est bien méfié de leur beau baratin.

Des gens qui nomadisent, à travers les provinces,
Changeant de domiciles, qu'aussi souvent que d'slips.
C'est à se demander si des lois les évincent,
Et les voyant venir y en a plus d'un qui flippe.

Aussi à Danonville, renégats et proscrits,
En marge d'une commune déjà bien à l'écart,
(Tant que de son église est parti Jésus-Christ)
V' là les Jeremita qui s'installent aux essarts.

Encore qu'étant dans ch'Nord on espérait les moules,
Maintenant qu'y sont mis au fond du Gâtinais,
Une chouette d'attraction s'ra de r' garder les poules,
Vers le fond du jardin où y'a les cabinets.

Le bouton de laiton.

Trouva hier par terre un bouton de laiton,
Y se dit ça n'vient pas d'un uniforme teuton.
Ce doit être, si bien fait, un objet de marine !
Il le glissa tremblant dans une poche de poitrine.

Cette rare antiquité venue de l'autre temps
Aurait pu disparaître au dégel du printemps.
Chez lui, le connaisseur dedans ses catalogues,
De boutons d'uniformes, n'en perçu d'analogue.

Il le rangea au coffre avec sa collection
Ceux de la Coloniale ont sa prédilection.
Pour penser au mystère il sortit prendre l'air,
Alors vit qu'c'était un tombé de son blazer.

Médaille du souvenir.

Comme vous je suis d'avant, du temps déjà lointain
Ou le bidasse moyen rentrait sans cochonou. (1)
Comme déco pucelle, tresse, sur le treillis satin.
Les jeunes sur la poitrine sont bien plus fiers que nous.

Pour les Anciens Bigors pas de reconnaissance
D'avoir passé un an du côté des Teutons.
Le sergent d'infant'rie à qui je dois naissance,
N'a pas eu la Valeur, ç'eut été de bon ton.

Le 113 en avant dans les forêts du Reich (2)
A dû lever les mains et faire cinq ans de camps.
Dans les autres armées, vient sur les battledress
Médaille du prisonnier. Son espace est vacant.

Maintenant que l'on donne la Rouge à tout venant,
Sportifs, artistes, copains ou intellos schtroumpfeux,
Ne vaut pas plus qu'un pet envolé dans le vent,
Méprisée par les Croix ramenées sous le feu.

La commémo du site des Anciens du RAMa
Décoration virtuelle impossible à voler,
Par la troupe, assemblée de ton diaporama,
T'est remise notre Ouèb (3). Y'a pas de défilé.

(1) Médaille de la Défense nationale (créée en avril 1982).
(2) Le Corps avait fui en abandonnant deux sections à l'avant. (comme dans le film la 7° compagnie)
(3) Jean JEREMITA créateur du site Anciens des 8° et 9° RAMa.

Musée du 9.

Comment cela s'est fait, je le sais fichtre pas.
Déjà depuis des ans j'ordinateurisais,
Est-ce la nostalgie d'un assez vieux papa ?
Cliquant ‘9ème RAMa', l'image télévisait.

Je veux dire la pucelle, ses canons et palmiers,
Le minaret sous l'arche, son horizon lointain.
Insigne du régiment; ce n'était que l'premier !
A la page suivante, une coupelle en étain !

Mieux encore, magnifique, en métal argenté.
Un objet et puis deux, j'étais collectionneur.
Une chope à nos armes…Ben je l'ai achetée !
Un porte-clés aussi. Un fanion, quel bonheur !

Une médaille en bronze, l'insigne RACM,
Pin's et réductions, des écussons divers,
Vieux galons, boutons cuivrés; plaques émaillées, même.
S'enrichit le musée en mai comme en hiver.

Tous les sites marchands reçoivent mes patrouilles,
Particuliers vendant suite à un héritage.
Je me ruine au besoin, tenaillé par la trouille
Qu'un surfeur enchérisse. Ce serait piratage.

Dans cette âpre quête devenue obsession,
J'ai trouvé notre site, des amis d'la Colo,
Revu ce vieux Bigor, mon copain: émotion !
Visiteur, j'te salue en touchant mon calot.


Cliquez sur ce lien pour accéder au Musée.


L'bon temps.

Je vais vous raconter l' bon temps d'mon régiment,
Que je sois transformé en ‘métro' si je mens.
Pour défendre l'Occident y m'envoient en All'magne,
Ils craignaient l'invasion, fallait que je me magne !
Y avait des canons, du clairon, des fusils,
Et à garder les poudres on s'caillait le zizi.
Là je vous l'fait léger, mais c'était du sérieux,
Halte donc qui va là ? On n'veut pas de curieux !
Du réveil des chambrées et l'envoi des couleurs,
A l'extinction des feux, on occupait nos heures.
Nous z'autres de la Colo, des Bigors on était,
J'veux pas me la pèter, alors bon je me tais.
Moi j'ai connu Saarburg, hein les jeunots de Trèves !
Touristes, tous frais payés nous vivions un rêve.
Manœuvres, grands espaces pour tirer les pelots,
Si ils nous observaient, d'vaient avoir les grelots !.
Les souvenirs défilent, allez…Buvez un pot !
Gardez-vous les copains !...Avant le grand repos.

Collection.

Incorporés, les gars ne voulaient pas y aller;
Ils n'ont rien rapporté du foyer du soldat.
Le moindre insigne perso oublié dans l'allée.
Redevenus civils sans un gramme du barda.

L'autre avait bien gardé fourragère et pucelle,
Un vieux papier de perm, un truc quoi, du RAMa.
Le tout dans un tiroir, avec de vieilles ficelles.
Vieux souvenirs perdus d'un ancien cinéma.

Et puis la nostalgie, et du temps d'retraité,
On se met à chercher sur la mondiale toile,
Brocante militaria par hasard, un été.
Un bout du régiment, dans la tête une étoile.

Il ne lâche plus prise, le chercheur est pugnace,
Une chope, un porte-clés et des plaques en émail,
Ecusson, cendrier, petits riens ou sensass.
Si un type en propose, il faut bien qu'il y aille.

Un jour il rate l'affaire, il en tombe malade,
Un magazine colo, un briquet de batt'rie.
Ceux qu'y s'foutent du passé en f'raient pas une salade.
Pas lui. Dans le respect, chaque objet à du prix.

Les petites bricoles que les veuves découvrent,
Le machins inutiles aux yeux des orphelins,
Echappant à poubelle, sur le net on les trouve.
Ou tout au fond d'une boîte aux « puces » d'un pat'lin.

Les plus Anciens n'sont plus, des jeunes aussi parfois.
Encore quelques années, un dernier Canonnier
S'en ira dans l'Ailleurs, qu'il ait ou non la foi.
Son trésor de Bigor, poussiéreux au grenier.

Notre ami, bigor, poète et dessinateur, RICOU (71/12) a croqué l'installation du webmaster et de son adjudant préféré dans le Pas-de-Calais. A mon tour, je dédie ces deux dessins à tous les CH'TIS, Anciens des 8ème et 9ème RAMa et je sais qu'ils sont nombreux...

D'autres dessins en vrac...

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